L’association SOS ENFANTS DU MONDE soutient
Achille l’orphelin
« T i s s e r l e s f i l s d e s a v i e »
C’est l’histoire de l’orphelin qui, pour s’en sortir,
est obligé de ne compter que sur lui-même
et de sauter sur la première opportunité
qui tombe littéralement du ciel.
Quand il nait le 1er janvier de l’an 2003 de N’guessan Konan Camille et de Kra Gnassi Elise, il est loin d’imaginer que la terrible appellation de « kwini » (orphelin) lui collerait si tôt à la peau. Sa joie, son énergie débordante de bambin gambadant, chassant les oiseaux et pêchant les grenouilles s’évanouirent net quand, en classe de 5ème, KONAN Bohia Achille, perd ses parents.
Dès lors, tout son petit monde enchanté s’écroule. Il lui reste, certes, trois demi-frères et sœurs mais il hérite aussi d’un demi-hectare de cacaoyers, de tantes et d’oncles croulant sous le poids de leurs responsabilités et leurs combats quotidiens pour leurs enfants biologiques.
Un orphelin peut-il avoir une place légitime et permanente dans les pensées d’un oncle ou d’une tante ? La solidarité légendaire des villages africains ne s’embarrasse plus vraiment de soutien à l’orphelin.
Orphelin aujourd’hui, on a vite fait d’apprendre que, quand on n’a plus sa mère, les goûters, les caprices, les gâteries et autres petites attentions s’évanouissent avec le souvenir des parents défunts.
Orphelin, on apprend peu à peu, par la force des choses, à se passer du petit déjeuner, parfois du déjeuner ou même du dîner.
Orphelin, l’on est plus que reconnaissant pour le seul repas quotidien qui nous est offert par charité ou qu’une tante au cœur noir nous jette pratiquement à la figure.
Orphelin, les frais de scolarité sortent du rang des priorités et sont ensevelis dans le gouffre de l’irresponsabilité, dans le tombeau de l’inhumanité.
C’est ainsi qu’en classe de 4ème, sans livre ni cahier, Achille est obligé de quitter l’école. Commencent alors pour lui de longues journées de corvées, de critiques acerbes, de lourds moments de solitude, le regard toujours perdu dans les nuages. Descente psychologique progressive aux enfers dans l’indifférence totale de son entourage.
Mille questions grouillent dans sa pauvre tête : Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Qu’allons-nous devenir mes sœurs et moi ? Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort ? Est-ce une malédiction ? Comment y échapper ? Que faire dans ce petit village où l’agriculture est la seule occupation lucrative ? D’ailleurs, comment s’adonner à cette activité quand le demi-hectare de terre laissé en héritage par le père est mis en gage par les oncles ?
Et quand, comme une lueur dans les ténèbres, une native du village vivant en ville lui propose de lui payer une formation de tisserand à plus de 200 kilomètres de son village pour une durée d’un an, Achille y voit le bout du tunnel. En réalité, il ne sait même pas ce que c’est qu’un tisserand, il n’en a jamais vu. Mais convaincu que cette formation le sortirait de la précarité, Achille s’empresse de dire oui à cette proposition.
Oui pour changer de cadre de vie le temps d’une pause.
Oui pour rencontrer d’autres personnes, d’autres regards qu’il espère bienveillants.
Oui parce que la promesse de changer de vie, d’améliorer son quotidien, représente pour lui l’antidote de la malédiction.
Oui parce qu’au bout de cette formation, un métier attend l’orphelin !
Un métier pour l’orphelin c’est un peu la réhabilitation de l’humain et du divin en lui. Un métier ? Oui, avec plaisir.
Le 8 janvier 2020, Achille part au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, à Méagui, ville située à 207 kilomètres de son village natal. Il y va pour apprendre le métier de tisserand.
Achille vient d’avoir 17 ans et pour la première fois de sa vie, il pose son petit baluchon, sa vie entière, ses espoirs et ses rêves dans la maison d’une famille nombreuse recomposée dont le fils aîné est maître tisserand : Jumeau (surnom dérivé de son prénom baoulé N’da qui signifie jumeau).
Heureusement, Jumeau le patron est un jeune homme de 22 ans qui, tout de suite, est touché par l’histoire d’Achille. Il le prend sous son aile et le traite comme son propre petit frère. Achille sait que le cours de sa vie peut complètement changer à partir de cet instant. Alors il se met au travail comme un forcené, sans rechigner. Il ouvre grandement toutes les vannes de son intelligence pour apprendre les bases du métier. Il est attentif, concentré, respectueux, calme et travailleur. Il apprend et retient si vite et si bien qu’il termine sa formation deux mois plus tôt, en octobre 2020.
De retour à Douagbo son village natal en novembre 2020, sans perdre une seule minute, Achille construit lui-même sa cabane de tisserand sous le regard curieux des enfants du village.
Malgré l’indifférence des adultes, Achille installe le métier à tisser que sa bonne fée lui ramène de Tiébissou (village de tisserands baoulé).
Humblement mais avec détermination, il se met à tisser son premier pagne Kossa qui sera porté quelques jours plus tard par sa bonne fée, le mannequin de circonstance.
Une photo publiée sur Facebook et voici qu’Achille enregistre au moins une commande par semaine dès les premiers mois.
Aujourd’hui, Achille l’orphelin est devenu Achille le seul tisserand des 32 villages Gban !
Le pagne Kossa tissé par Achille
et porté par l’humoriste
Ivoirien BOUKARY
LES TARIFS :
Pour les femmes
Ensemble de 2 pagnes mesurant : longueur 1,80 m et largeur 1,20 m
* Couleur unie 20,00 euros les deux
* Avec rayures de couleur 24,00 euros les deux
Pour les hommes
Un grand pagne
* Couleur unie 30,00 euros l'un
* Avec rayures de couleur 45,00 euros l'un
Pour commander,
vous pouvez contacter l’association qui transmettra.
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